Tension par rapport aux délais
C’est une chose que je vis par rapport à l’album à venir de Contemplator. La musique a été composée entre 2016 et 2019. L’album n’est toujours pas sorti.
Cinq ans plus tard, beaucoup de choses se sont produites dans ma vie et je n’ai plus tout à fait la même perspective sur bien des choses. Je me suis fait des opinions et bâti des convictions sur la direction que prends “l’industrie” de la musique (pas un fan du mot industrie).
Et me voilà maintenant à devoir maintenir de l’enthousiasme et mettre une immense quantité de temps et d’énergie à promouvoir la sortie d’un album sous un format en lequel je crois de moins en moins.
Soutenir de façon passive, par notre présence, l’absence de considération pour les musiciens que démontrent les grandes plateformes de streaming.
Continuer à fabriquer des objets (CDs, vinyles, etc.) sur une planète qu’on fait déjà beaucoup trop souffrir.
Jouer le jeu de la promotion et de la visibilité sur les réseaux sociaux, déjà saturés et rempli de sollicitation de part et d’autre.
Est-ce vraiment ce à quoi je veux contribuer à la vie de ceux qui m’entourent, avec le peu de temps et le peu d’influence et d’impact que j’aurai avec ma propre vie?
Pour préciser, ça n’a rien à voir avec la fierté que je ressents envers la musique qui s’y trouve - c’est vraiment des bonnes tounes, et c’est joué de façon magistrale par mes amis - mais ça m’a mené à réaliser que je veut présentement raccourcir le plus possible le laps de temps entre la composition, la réalisation d’une musique, et le moment qu’elle est présentée aux autres.
Ça a du sens, puisque je souhaite que ma musique me représente d’une façon honnête - mais je change à travers le temps. La musique que j’ai créé, elle, reste identique.